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De l'aéroport jusqu'au centre de Prague pour seulement 1700 couronnes. L'aéroport de Prague continue d'arnaquer ses clients. C'est aussi une question de sécurité.
© AKTU.cz, Jiří Forman La rédaction d’AKTU.cz suit depuis les vacances d’été de l’année dernière les activités étranges d’un groupe bien organisé de chauffeurs de taxi de Prague à l’aéroport Václav Havel.
Malgré les promesses de la direction de l’aéroport de Prague et l’appel d’offres pour le choix de l’opérateur de services de taxi, des étrangers se font toujours dépouiller par des groupes suspects de chauffeurs de taxi. L’émission de faux justificatifs de paiement pour les services de taxi n’est pas inhabituelle.
Uber enfreint également ces règles en assurant le service de taxi depuis l’aéroport. De plus, il constitue un risque pour la sécurité puisque les chauffeurs Uber ne sont pas, soi-disant, vérifiés et n’importe quel chauffeur peut se présenter directement devant le terminal 1 dans la zone de sécurité, tout comme un éventuel terroriste suicidaire. Il suffit d’avoir une licence Uber ou de connaître le mot de passe pour accéder au parking situé devant les terminaux.
Notre figurant faisait passer pour un étranger lorsqu'il fut abordé sur le terminal par ce que l'on appelle un « chasseur » (dispatcher) de taxis. Ce dernier attrape généralement l'étranger dès le terminal et le remet à une compagnie de taxi complice devant le hall.
Dans le groupe organisé, il y a un chef, deux de ses plus proches collaborateurs et environ 5 chefs d'équipe. Il y a environ 12 dispatchers et environ 80 chauffeurs, répartis entre les secteurs T1 et T2.
Certains chauffeurs n'ont même pas leur véhicule enregistré comme taxi ni de licence professionnelle. Lorsqu'ils accueillent un client, ils retirent l'enseigne magnétique « taxi » et quittent le parking express en voiture banale.
Les dispatchers reçoivent ensuite 100 Kč pour chaque « client attrapé » par le chauffeur chargé du transport. Le chef du groupe organisé, soit directement soit par l'intermédiaire de ses deux collaborateurs proches et des chefs d'équipe, prélève mensuellement 5 000 Kč à chaque chauffeur. On peut ainsi parler d'une forme moderne d'esclavage ou d'extorsion.
Les chauffeurs se garent en partie sur une station-service, d'où ils se dirigent, sur appel du dispatcher ayant « attrapé le client », vers le parking express, où celui-ci leur est remis, ou bien ils se présentent devant le hall pour récupérer le client, avec l'information sur le tarif convenu pour la course.
Les liens de ce groupe organisé vont directement jusqu'à la direction de l'aéroport de Prague et aux responsables des parkings.
Le groupe organisé a également conclu un accord avec les dispatchers d'Uber, qui leur transmettent aussi les clients attrapés en échange de 100 Kč.
Les employés chargés de délivrer les cartes de stationnement les rechargent selon les exigences du groupe organisé, ou bien un chauffeur membre du groupe sonne à la barrière et, sans présenter de carte mais simplement sur mot de passe, fait lever la barrière du parking, permettant ainsi au chauffeur de partir sans paiement. Voici les tarifs constatés lors des trajets vers le centre de Prague :
- Trajet du terminal 1 – Hilton - Pobřežní : 1 538 couronnes - fausse facture, l'identifiant de l'entreprise n'existe pas. Le paiement a été effectué en espèces.
2. Trajet du terminal 1 – Hilton à Celnici Old Town : 1 790 couronnes, fausse facture, le paiement a été effectué en espèces.
3. Trajet du terminal 1 – Hilton à Celnici Old Town : 798 couronnes - facture en ordre, le tarif est également conforme
Notre enquête a révélé que le service de taxi présente de nombreux manquements par rapport aux règles du processus d'appel d'offres organisé par l'aéroport. Violation du contrat :
- Conformément à l'article 14.1.2 du contrat, Uber est tenu de fournir un service de taxi à chaque passager sans qu'il soit nécessaire de s'inscrire, de fournir une adresse e-mail ou un numéro de téléphone. Or, d'après les constatations actuelles, le passager doit indiquer une adresse e-mail ou un numéro de téléphone pour bénéficier du service, sans quoi il n'est pas pris en charge.
- Selon les articles 14.4.6 et 11, Uber doit, dès le début de la location, mettre en service et maintenir les canaux de vente opérationnels pendant toute la durée de la location, assurer un entretien régulier et la maintenance des kiosques, et les garder (à l'exception des guichets et du dispatcher) en fonctionnement 24 heures sur 24 pendant toute la durée de la location.
- Conformément à l'article 14.8.5 du contrat, les chauffeurs doivent porter une tenue représentative. Plus de la moitié des courses sont effectuées par des chauffeurs ne respectant pas l'uniforme requis par le contrat.
- Selon l'article 14.6.1, Uber est tenu d'assurer le service de transport de l'aéroport en continu (24/7), en mettant à disposition un véhicule pour un client donné dans un délai de 10 minutes (voiture particulière) ou de 15 minutes (minibus) après la commande.
- Conformément à l'article 14.8.4 du contrat, les chauffeurs doivent être suffisamment compétents sur le plan linguistique, c'est-à-dire parler couramment le tchèque et posséder au moins des notions de base en anglais pour pouvoir communiquer élémentairement avec le client.
Ces manquements soulignent de sérieux problèmes dans la fourniture du service de taxi à l'aéroport de Prague et nécessitent une enquête approfondie ainsi qu'une rectification de la part de la Police et des autorités de contrôle de l'aéroport Václav-Havel.
Nous suivons de près cette affaire et préparons de nouvelles informations.